La vie d’Edgar P.Jacobs en BD: intéressant mais trop classique!
320 janvier 2013 par matvano
La marque Jacobs: une vie en bande dessinée (Rodolphe – Louis Alloing – Editions Delcourt)
Tout ou presque a été dit et écrit sur Hergé et Franquin. Le premier a même un musée qui lui est entièrement consacré à Louvain-la-Neuve. Fait étrange: les livres consacrés à Edgar P.Jacobs, pourtant lui aussi un monstre sacré de la BD belge (la preuve: ce blog porte les prénoms de ces trois grands auteurs), sont quant à eux beaucoup plus rares. On ne peut donc que se réjouir de voir paraître en BD une biographie du génial auteur de « Blake et Mortimer ». Malheureusement, « La marque Jacobs » est une semi-déception, surtout après avoir lu peu de temps auparavant les formidables biographies dessinées consacrées à Egon Schiele et Pablo Picasso. Rodolphe et Alloing, les auteurs de l’album, avaient déjà travaillé ensemble sur une série pour la jeunesse baptisée « Les aventures des Moineaux » dans le magazine Astrapi. Et sans vouloir être méchant, cela se sent: leur style est effectivement plus proche du niveau d’Astrapi que de celui de Tintin! Un peu à l’image de certains « Blake et Mortimer », le principal défaut de « La marque Jacobs » est son côté beaucoup trop sage et classique. Même si on apprend plein de choses très intéressantes (à commencer par la passion de l’auteur de « Blake et Mortimer » pour l’opéra, largement abordée dans cette biographie), la vie d’Edgar P.Jacobs y est racontée de manière très linéaire et sans fantaisie, un peu comme s’il s’agissait d’un exposé scolaire. L’autre grand reproche que l’on peut faire à « La marque Jacobs » est le peu de place consacré à la création des personnages de « Blake et Mortimer » (en une seule case, c’est réglé!) et à la relation de Jacobs avec Hergé. Dans une des cases de l’album, le premier demande au second: « Tu voudrais qu’on fasse les Tintin ensemble? ». « Voilà », répond Hergé. « Alors, on les signerait tous les deux? », s’enthousiasme Jacobs. « Ah, ça… Euh… », bredouille l’auteur de Tintin. Et puis, ça s’arrête là, juste au moment où l’on aurait évidemment voulu en apprendre davantage. Plutôt frustrant! Plusieurs moments essentiels dans la vie de l’auteur se retrouvent ainsi balayés à toute vitesse par Rodolphe et Alloing, alors qu’à l’inverse, « La marque Jacobs » accorde beaucoup de place et de temps aux dernières années de Jacobs, qui sont finalement assez pathétiques et qui ne nous apprennent pas grand-chose sur son oeuvre. Cette bio de Jacobs plaira certainement aux inconditionnels de « Blake et Mortimer » et à tous ceux qui aiment l’histoire de la BD. Mais hélas, « La marque Jacobs » n’arrive pas à la cheville de « La marque jaune », qui restera à jamais le chef d’oeuvre de Jacobs.
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