Le Scorpion sait enfin qui est son père
127 décembre 2012 par matvano
Le Scorpion – Tome 10: Au nom du fils (Enrico Marini – Stephen Desberg – Editions Dargaud)
Les derniers albums du Scorpion et de Michel Vaillant ont un point commun: ils s’appellent tous deux « Au nom du fils » (lire chronique du 26/12/12). Mais c’est bien le seul, car pour le reste, les aventures du Scorpion sont évidemment à mille lieues des courses automobiles du héros de Jean Graton. Dans cette série à succès, dont le premier album est sorti en 2000, le lecteur est plongé dans des passionnantes aventures de cape et d’épée, mâtinées d’une petite pointe d’Indiana Jones. Pour rappel, « le Scorpion » est en effet le surnom d’Armando Catalano, un aventurier qui gagne sa vie en trafiquant des reliques dans la Rome du XVIIIème siècle. Son destin est peu commun puisque sa mère a été brûlée vive pour hérésie après avoir conçu un enfant avec un homme d’église. Le petit Armando, dont le surnom vient de la tache de naissance en forme de scorpion qu’il a sur son épaule, sera donc élevé à la dure par son grand-père, qui l’initie au maniement (très habile) de l’épée. Au fil des dix premiers épisodes de la série, le Scorpion n’a eu de cesse de remuer ciel et terre pour tenter de retrouver son père et venger ainsi la mort de sa mère. Au passage, il a croisé le chemin d’un cardinal diabolique, d’une gitane empoisonneuse, de Templiers assoiffés de sang, d’une charmante ambassadrice du Roi de France et de différents membres plus ou moins sympathiques des 9 familles les plus puissantes de Rome, dont la vénéneuse rousse Ansea Latal. Ce n’est là qu’un aperçu très sommaire des nombreux soubresauts qui amènent enfin Armando à découvrir l’identité de son père dans ce dixième tome. Cette fois-ci, le Scorpion ne peut pas compter sur l’aide de son fidèle compagnon Hussard et de la gitane Méjaï, tous deux convalescents après avoir reçu un méchant coup d’épée. Mais cela n’empêche pas le téméraire aventurier de quand même se jeter dans la gueule du loup pour affronter ses multiples ennemis. Le trait de Marini, incontestablement un des meilleurs dessinateurs de la BD actuelle, est toujours aussi fabuleux dans ce dixième tome. Quant à Desberg, il se montre à nouveau un conteur hors pair: son scénario tient le lecteur en haleine grâce à de multiples rebondissements et flash-backs. Cela dit, pour être honnête, je pensais que cet album-ci serait peut-être le dernier de la série, dans la mesure où il met clairement fin à un premier cycle. Il n’en sera apparemment rien: « Au nom du fils » se termine sur un « Fin de l’épisode » qui laisse augurer d’un nouveau cycle d’aventures pour le Scorpion. Ce ne sont pas les très nombreux fervents de la série qui vont s’en plaindre… même si les auteurs devront veiller à ne pas céder au syndrome de la saga qui se prolonge de manière inutile (comme ce fut le cas pour XIII ou Thorgal, par exemple).
[…] au prix d’une trahison de leur peuple. Après avoir répondu à pas mal de questions dans l’épisode précédent, en commençant bien sûr par celle de l’identité du père du Scorpion, Desberg et Marini […]