Une expo sur l’inventeur de la « marque » Tintin
122 mai 2015 par matvano
Ce 22 mai 2015, Raymond Leblanc aurait eu 100 ans. A cette occasion, le Musée Hergé de Louvain-la-Neuve vient d’inaugurer une nouvelle exposition temporaire consacrée à celui qui fut sans doute le premier génie du marketing dans le monde de la bande dessinée. Le palmarès de ce self-made man issu des Ardennes est impressionnant. Sa première grande réalisation, c’est bien sûr le journal Tintin, qu’il fonde en 1946 et dont il fera un énorme succès d’abord belge, puis français et enfin international. Qui ne connaît pas le fameux slogan de ce journal, destiné aux lecteurs « de 7 à 77 ans »? Le duo qu’il forme alors avec Hergé est parfaitement complémentaire: Hergé s’occupe de gérer la partie artistique, alors que Leblanc prend en charge le volet commercial, faisant preuve à de multiples reprises d’un sens des affaires hors du commun.
Dans la foulée du succès du journal Tintin, Raymond Leblanc crée ensuite sa propre maison d’édition, avec comme objectif de publier les récits qui paraissent dans le magazine (hormis les aventures de Tintin et Milou, bien sûr, qui continueront à être publiées par Casterman). Nées en 1950, les Editions du Lombard publieront notamment les aventures de Blake et Mortimer, Corentin ou Lefranc. Des albums devenus mythiques aujourd’hui. La même année, Raymond Leblanc a une autre idée de génie: il lance les « timbres Tintin », des points de fidélité qu’on trouve dans le journal Tintin et qui donnent droit, lorsqu’on en a rassemblé suffisamment, à des produits dérivés introuvables dans le commerce. Nouveau succès fulgurant. On peut d’ailleurs admirer bon nombre de ces produits, mais aussi les fameux timbres, dans les vitrines de l’expo. Quatre ans plus tard, en 1954, Leblanc va encore un pas plus loin en créant Publiart, une agence de publicité qui utilise des personnages de bandes dessinées pour faire la promotion de toutes sortes de produits de consommation. L’inventeur de Tintin en tant que « marque », c’est bien lui!
Pressentant sans doute que l’image est en train de prendre le dessus sur le papier, Raymond Leblanc est aussi le premier en Europe à créer un studio de dessins animés, toujours en 1954. Les studios Belvision produiront notamment des films ayant pour héros Bob et Bobette, Chlorophylle, Astérix, Lucky Luke, Les Schtroumpfs… et bien sûr Tintin! Les visiteurs de l’expo peuvent ainsi (re)découvrir les images du « Temple du Soleil », un long métrage d’animation produit par Belvision en 1969. Sans cesse à l’affût d’un nouveau coup marketing, Raymond Leblanc laisse, aujourd’hui encore, une trace bien visible à Bruxelles, juste à côté de la gare du Midi. Sur le toit du bâtiment des Editions du Lombard, inauguré en 1958 par Hergé et Leblanc, trône toujours fièrement l’enseigne lumineuse géante à l’effigie de Tintin et Milou, conçue sur le même modèle que l’enseigne géante du constructeur automobile Mercedes à Stuttgart. Le Musée Hergé accueille l’exposition sur Raymond Leblanc jusqu’au 31 juillet prochain. Mille sabords, quelle belle plongée dans l’âge d’or de la bande dessinée franco-belge!
Catégorie: Actualité | Étiquettes : 100 ans, âge d'or, bâtiment, Belvision, Blake et Mortimer, Bruxelles, Corentin, dessins animés, enseigne lumineuse, exposition, génie, Hergé, Lombard, Louvain-la-Neuve, marketing, marques, musée Hergé, Raymond Leblanc, studio, timbres, Tintin et Milou
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