Chez les bouchers, la vengeance est un plat (bien) préparé

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24 février 2013 par matvano

Crève saucisse

Crève saucisse (Simon Hureau – Pascal Rabaté – Editions Futuropolis)

La BD comme personnage d’une autre BD. Voilà l’habile procédé scénaristique utilisé par Pascal Rabaté (Ibicus, Les petits ruisseaux) pour raconter la machiavélique vengeance d’un boucher de province lorsqu’il découvre que sa femme le trompe avec son meilleur ami. C’est effectivement dans une histoire de Gil Jourdan, le détective imaginé par Maurice Tillieux à la fin des années 50, que le boucher bédéphile Didier va enfin trouver comment faire payer à son ami Eric le fait d’avoir couché avec sa femme Sandrine lors de leurs précédentes vacances d’été au camping. En apparence, Didier est un boucher serein. Il aime son métier, il est très aimable avec ses clients, il s’occupe bien de son fils Arthur et il semble très amoureux de sa femme Sandrine. Mais sous ce vernis, une colère énorme gronde depuis qu’il a surpris, à travers la vitre d’une caravane, Eric et Sandrine en pleins ébats amoureux. Depuis lors, il fait semblant de rien et il cache son mal-être à tout le monde, mais quand il se retrouve tout seul dans sa chambre froide, il se déchaîne sur ses morceaux de viande, qu’il découpe et hache rageusement en hurlant « crève saucisse » (d’où l’excellent titre imaginé par Hureau et Rabaté)! Pendant longtemps, Didier continue pourtant à espérer que cela va passer et il se dit que Sandrine va lui revenir… Peine perdue: lorsqu’il comprend qu’elle continue à voir Eric, c’en est trop pour lui, et il décide de mettre ses plans de vengeance à exécution. Original et bien écrit, dessiné de manière simple mais efficace par Simon Hureau, « Crève saucisse » est un récit court mais dense, dont l’ambiance à la fois provinciale et un peu oppressante fait penser à certains films de Claude Chabrol. D’ailleurs, le réalisateur français a lui aussi été l’auteur d’un film sur un boucher à deux visages, avec Jean Yanne et Stéphane Audran dans les rôles principaux (« Le Boucher » en 1970). Il ne serait dès lors pas étonnant que « Crève saucisse » fasse un jour l’objet d’une adaptation au cinéma, comme cela avait été le cas pour la BD « Les petits ruisseaux », dont Pascal Rabaté avait tiré lui-même un film. Avec, pourquoi pas, Benoit Poelvoorde ou François Damiens dans le rôle du boucher cocu?

Une réflexion sur “Chez les bouchers, la vengeance est un plat (bien) préparé

  1. […] immergée" comme l’un des personnages principaux de son scénario pour l’album "Crève saucisse". D’ailleurs, "La voiture immergée", avec cette fameuse scène où Gil Jourdan se […]

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